La rêverie : qu’est-ce que c’est, pourquoi la pratiquons-nous, peut-elle être dangereuse ?

Vous entrez maintenant dans le pays des songes (non, pas celui avec Ryan Gosling et Emma Stone, malheureusement) mais un pays où tout tourne autour de vous. Nous avons tous vécu ces moments, assis en classe, au travail, et soudain 10 minutes se sont écoulées sans que nous sachions ce qui s’est réellement passé. Votre esprit a pris le dessus et vous étiez dans un état de confusion, voire même de rêverie. Où votre esprit s’est-il égaré pendant ces 10 minutes ? Vous êtes-vous vu dans un fantasme parfait ? Qu’est-ce que la rêverie ? Cela arrive-t-il à tout le monde ? La rêverie fait partie intégrante de la vie quotidienne !

Qu’est-ce qu’une rêverie ?

Une rêverie survient lorsque votre esprit vagabonde et que votre attention se détourne de la tâche en cours, qu’elle soit physique ou mentale, pour se diriger vers un lieu qui vous est entièrement propre. Les rêveries consistent en de petites séquences vidéo de vous-même dans des événements passés, futurs et présents. Ce que vous souhaitiez qu’il se produise, la répétition mentale de certains événements, la rêverie sur des événements futurs où vous vous voyez dans 10 ans, et même la rêverie sur ce que vous ferez plus tard dans la soirée. Il a été observé qu’environ 30 à 47 % de notre journée consciente est consacrée à l’évasion mentale, à la dérive et à la rêverie.

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Les hommes qui rêvassent fréquemment et les femmes qui rêvassent de manière vivace ont tendance à être moins satisfaits de leur vie. Cependant, si vous rêvassez à propos de votre famille et de vos amis, les gens rapportent des niveaux de satisfaction plus élevés dans leur vie quotidienne. Il a été constaté qu’il existe deux types de rêveries : les rêveries positives-constructives et les rêveries dysphoriques.

  • Les rêveries positives-constructives sont généralement optimistes et incluent des pensées imaginatives.
  • Les rêveries dysphoriques comprennent des visions d’échec et de punition.

Ces deux thèmes communs du héros conquérant et du martyr souffrant sont vécus différemment par les hommes et les femmes. Les hommes rêvassent généralement en se voyant jouer le rôle du héros conquérant tandis que les femmes rêvassent en se voyant comme le martyr souffrant. Il est dans la nature humaine de rêvasser davantage lorsque nous sommes stressés, ennuyés, fatigués ou dans un environnement agité. En revanche, le seul moment où nous ne rêvassons pas est pendant les rapports sexuels. Toute notre attention et notre concentration sont à ce moment-là, cependant, cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas fantasmer, ce qui est différent de la rêverie.

« L’imagination est la seule arme dans la guerre contre la réalité. » -Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles

Pourquoi rêvassons-nous ?

Les rêveries permettent à votre esprit de vagabonder librement et augmentent même la productivité dans certains cas. Vous souvenez-vous de cet élève en classe qui gribouillait ou regardait par la fenêtre et que le professeur réprimandait généralement pour ne pas être attentif ? Eh bien, il s’avère que ces enfants avaient peut-être la bonne idée. La rêverie stimule la créativité, c’est pourquoi vous avez un moment d’illumination et une soudaine compréhension d’une situation. La rêverie vous permet de découvrir des pensées et des idées dont vous n’aviez même pas conscience et examine les pensées sous la surface. Votre esprit, d’une certaine manière, se libère et est autorisé à errer librement.

La rêverie est un excellent exercice car elle vous offre un exutoire pour imaginer des scénarios sans risque ni conséquences réelles. Lorsque vous rêvassez, vous pouvez établir de nouvelles associations et connexions entre votre esprit conscient et vos pensées inconscientes, ce qui peut vous aider dans une situation à laquelle vous réfléchissez depuis un certain temps. Lorsque vous rêvassez, vous échappez à votre réalité, ne serait-ce que pour un court instant. La rêverie est un outil cognitif essentiel pour nous aider à explorer nos expériences intérieures.

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Tout comme les rêves nocturnes, la rêverie peut également aider le cerveau à consolider l’apprentissage. La rêverie peut aussi aider les individus à résoudre des problèmes et à atteindre le succès. Les chercheurs ont découvert que différentes zones cérébrales sont activées lors de la rêverie, compatibles avec celles associées à la résolution de problèmes.

Objectif de la rêverie

Il a été démontré que la rêverie peut servir un objectif évolutif. Plus nous rejouons un événement et réfléchissons aux variables qui peuvent l’affecter, plus nous nous exerçons et nous familiarisons avec l’idée de quelque chose de similaire. La rêverie peut être une méthode apaisante pour aider quelqu’un à se sentir plus à l’aise avec quelque chose. Par exemple, dans l’épisode de Grey’s Anatomy intitulé « Magic Moment », l’équipe de médecins s’entraîne pour une chirurgie très importante. Cela est similaire à ce qui se passe lorsque nous rêvassons. C’est une grande répétition générale pour le véritable spectacle, votre vie.

Rêverie
Rêverie – Grey’s Anatomy

La rêverie nous aide également à prendre des décisions morales. Elle nous offre aussi un exutoire pour planifier et résoudre des problèmes dans un espace sûr. Une explication possible de notre tendance à rêvasser est que nous essayons de comprendre les pensées des autres. Nous ne savons pas ce que les autres pensent, mais nous pouvons rêvasser sur ce que nous croyons qu’ils pensent ou même sur ce que nous voudrions qu’ils pensent.

Les systèmes neurologiques derrière la rêverie

Lorsque vous rêvassez, votre cerveau utilise en réalité un réseau différent appelé le réseau par défaut. Ce réseau inclut des zones du cerveau telles que le cortex préfrontal médian, qui nous aide à nous imaginer nous-mêmes ainsi que les pensées et sentiments des autres, le cortex cingulaire postérieur, qui révèle des souvenirs personnels du cerveau, et le cortex pariétal, qui a des connexions avec l’hippocampe qui stocke les souvenirs épisodiques.

Le réseau par défaut n’est activé que lorsque les individus détournent leur esprit conscient d’une tâche exigeant de l’attention vers la divagation ou la rêverie. Pour cette raison, ce réseau est considéré comme notre paramètre par défaut ; lorsque notre cerveau ne prête pas attention au présent, il revient à ce paramètre. Ce réseau permet à notre rêverie d’être une imagerie mentale autobiographique en générant notre propre sens du soi. Le réseau par défaut est extrêmement actif lorsque nous ne remarquons pas que nous avons perdu notre concentration et que notre esprit divague de lui-même. Un produit du système par défaut est ce qu’on appelle la pensée indépendante du stimulus. Ce sont des pensées sur des choses autres que les événements qui proviennent de l’environnement extérieur, autrement dit, elles constituent les éléments sur lesquels nous rêvassons.

Les rêveries sont toutes à propos de vous

« J’essaie de maintenir une dose saine de rêverie pour rester sain d’esprit. » -Florence Welch

Vous pouvez avoir des rêveries banales, mais vous êtes également capable d’avoir des fantasmes extravagants. Ce que toutes les rêveries ont en commun, c’est qu’elles sont toujours à propos de vous ! Vous avez tendance à rêvasser dans votre propre petit monde et vous êtes le centre d’attention. Nous imaginons qui nous pensons être, qui nous voulons être, et comment nous croyons que les autres nous perçoivent. Nos rêveries confirment ce que nous savons déjà sur les situations en présentant l’information d’une manière nouvelle ou différente. Les rêveries permettent d’avoir un canal de communication de soi à soi. Dans nos rêveries, nous sommes le centre de l’univers car c’est notre monde à ce moment précis. Dans nos rêveries, nous sommes le centre de l’univers car c’est notre monde à ce moment précis.

La rêverie peut-elle être dangereuse ?

Si l’on s’adonne excessivement à la rêverie, celle-ci peut devenir addictive. Lorsque nous imaginons les meilleures versions de nous-mêmes et envisageons un monde parfait ou une issue idéale à une situation, cela peut s’avérer dangereux. Les rêveries ruminantes sont des divagations où l’on ressasse et analyse le passé tout en s’inquiétant des éventuels écueils futurs. Cela peut mener sur une pente dangereuse. Une fois que les individus prennent conscience de ce comportement, il leur est particulièrement ardu de l’interrompre. Cela peut également engendrer des problèmes de concentration et de procrastination. Apprenez-en davantage sur la manière de surmonter la procrastination.

La rêverie peut être utilisée comme un moyen d’échapper au stress et aux pressions de notre réalité, devenant ainsi une échappatoire. Nous pouvons alors nous évader dans des situations plus idéalisées. Par exemple, de nombreux détenus passent une grande partie de leurs journées à imaginer ce que serait leur vie s’ils étaient libres. Cela peut devenir dangereux car les individus utilisent ces rêveries pour fuir la réalité des situations plutôt que de les affronter. La meilleure façon de tenter de rompre ce cycle de rêverie est d’avoir des distractions positives telles que des rassemblements sociaux, l’exercice physique et la pratique de la pleine conscience lorsque l’on commence à trop s’évader dans ses pensées.

Conseils pour une rêverie efficace

Le moment le plus propice à la rêverie est lorsque l’on s’engage dans une tâche modérément exigeante. Cela semble permettre aux individus d’accéder à des idées qui ne sont généralement pas facilement accessibles au niveau conscient. La rêverie offre un espace où l’esprit peut vagabonder, ce qui peut ensuite apporter un éclairage à la conscience. Si l’on rêvasse à propos de personnes que l’on connaît, telles que la famille ou les amis, cela peut accroître notre bonheur.

Il y a des moments où il est nécessaire de se concentrer sur la tâche en cours. Lorsque le professeur aborde le contenu de l’examen de la semaine prochaine, ce n’est peut-être pas le moment opportun pour s’évader et rêvasser. Efforcez-vous de désactiver le réseau par défaut lorsque de telles situations se présentent.

Rêvassez positivement : Vous êtes l’artisan de vos rêveries et si le contenu de celles-ci vous déplaît, modifiez-le, vous en avez le pouvoir !

Il est possible d’améliorer sa mémoire en rêvassant à propos d’événements, pour autant qu’ils soient relativement proches de la réalité. Cela peut effectivement contribuer à renforcer vos souvenirs de l’expérience, augmentant ainsi vos chances de vous en remémorer à l’avenir.

En conclusion, adonnez-vous à la rêverie lorsque cela est possible, car elle favorise la créativité. Bien qu’il y ait des moments où il est impératif d’être attentif, chacun a besoin de faire des pauses, et il est important de permettre à son esprit de vagabonder.

Nous espérons que cet article vous a plu et que vous continuerez à rêvasser !

Références

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Jones, Lawrence. « What is a Daydream in Psychology? -Definition & Disorder. » Study.com. Study.com, s.d. Web. 20 juin 2017.

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Nissan, Colin. « The Science of Daydreams. » The New Yorker. The New Yorker, 19 juin 2017. Web. 20 juin 2017.

« What your daydreams reveal about you. » Psychologies. S.l., 03 mars 2010. Web. 21 juin 2017.

Whitbourne, Susan Krauss. « Why and How You Daydream. » Psychology Today. Sussex Publishers, 08 janv. 2013. Web. 20 juin 2017.